Cap Protéines - Conduite de jeunes animaux croisés lait x viande à l’herbe
notre étude

Cap Protéines - Conduite de jeunes animaux croisés lait x viande à l’herbe

Réduction des quantités de concentrés azotés par l’augmentation de la part d’herbe dans la ration
Modifié le :
12
December
2023
  • Engraisser des bovins avec de l’herbe
  • Produire des carcasses légères, jeunes et bienfinies toute l’année selon différentes conduites alimentaires

Ce qu'il faut retenir

Une autonomie protéique améliorée - Un besoin en surface sur l'exploitation plus important - Des carcasses comparables
Cap Protéines - Conduite de jeunes animaux croisés lait x viande à l’herbe Cap Protéines - Conduite de jeunes animaux croisés lait x viande à l’herbe Cap Protéines - Conduite de jeunes animaux croisés lait x viande à l’herbe

Chiffres clés

  • - 44 t
  • Tourteaux de colza
    (pour 165 animaux)
  • + de 50%
  • de la ration est constituée d’herbe
  • (pâturée ou stockée)
  • + 64%
  • D’autonomie protéique entre les 2 systèmes

Résumé

Produire des jeunes animaux de 300-310 kg carcasse en ajoutant de l’herbe dans le système

En France, la viande issue du troupeau laitier représente environ 50 % de la viande bovine consommée et 40% de cette viande d’origine laitière est importée.

Depuis la fin des quotas laitiers, la spécialisation des élevages laitiers a entrainé la baisse de l’engraissement de jeunes bovins et de bœufs laitiers produits dans ces élevages. Ce qui a pour conséquence une plus forte disponibilité en veaux laitiers pour l’exportation et une baisse du prix des veaux (1)

Or,les abatteurs sont demandeur d’animaux jeunes et bien finis, ayant des carcasses légères (300-310kg) adaptées pour proposer les portions individuelles recherchées par le consommateur. Actuellement, ces carcasses sont principalement fournies par les importations. Cependant, ce type de production est tout à fait adapté au cheptel laitier et permettrait de valoriser les veaux laitiers aujourd’hui destinés à l’export.


(1)Source : Où va le bœuf ? , IDELE 2019

Méthodologie

Comparaison de 2 systèmes d’engraissement : « Maïs » et « Herbe +maïs »

Les 2 systèmes modélisés à partir de résultats d’essais produisent- 3 bandes de 55 bœufs par an à partir de veaux croisés lait x viande, soit 165 animaux par an.

Les veaux sont rentrés sur 3 périodes (janvier/avril/octobre), à l’âge de 15-28 jours pour 50-55 kg. Ils sont élevés en nurserie avec de la poudre de lait/concentrés/foin et sevrés à 2,5 mois pour 100 kg de poids vif. Ils passent ensuite en post nurserie avec de l’ensilage de maïs complémentée jusqu’à 4 mois d’âge.

Dans le système « Maïs», tous les animaux sont conduits à l’auge jusqu’à l’abattage avec une ration à base d’ensilage de maïs complémentée de tourteaux de colza.

Dans le système « Herbe + maïs », les conduites diffèrent selon les périodes d’entrée des animaux. La bande d’avril est identique aux bandes du système «Maïs». Les deux autres bandes pâturent entre avril et octobre et sont alimentées durant les phases hivernales avec un mélange ensilage de maïs / ensilage d’herbe à part égale complémenté de tourteaux de colza et de blé en fonction de la qualité des fourrages et des objectifs de croissances

Résultat

Allongement des durées de présence avec les conduites au pâturage

Le système «Herbe + maïs » nécessite des durées de présence supérieures au système « Maïs ». En effet, la durée de présence moyenne du système« Herbe + maïs » est de 15,6 mois contre 13,9 dans le système« Maïs », à cause de moindres croissances des animaux lors des phases de pâturage (900 à 1 000g/j). Entre l’arrivée et l’abattage, les croissances sont de 970 et 1070 g/j pour les bandes menées à l’herbe (respectivement bandes de janvier et octobre) et de l’ordre de 1200 g/j à l’auge.

Après abattage, les qualités de carcasses sont comparables dans les 2 systèmes soit entre 300 et 310 kg, une conformation moyenne O+ pour un rendement de 53,8 % et un état d’engraissement de 3.

Un besoin en surface plus important avec le système à l’herbe

Le système «Herbe + maïs », avec des phases de pâturage et une partie des rations hivernales constituées d’ensilage d’herbe, nécessite 10,4 ha supplémentaires par rapport au système « Maïs ».

En effet, si la surface en maïs recule de 7 ha, 15,7 ha de prairies sont nécessaires, notamment pour le pâturage. Le besoin en herbe conservée est de 83,9 tonnes de matière sèche (t MS). Ce stock est principalement approvisionné par les dérobés avant maïs à base de RGI-Trèfle Incarnat et 1,5 ha de prairie de fauche exclusive (73,9 t MS). Les 10 t MS restantes, correspondent aux fauches des paddocks débrayés (5 ha à 2 tMS/ha) pour optimiser la conduite du pâturage.

Une meilleure autonomie protéique et un coût alimentaire plus intéressant avec le système à l’herbe

Malgré le besoin supérieur en surface et l’allongement des durées d’engraissement, l'autonomie protéique est améliorée de 64%. Les phases de pâturage et les rations hivernales (50% d’ensilage d’herbe, 50% d’ensilage de maïs), réduisent les quantités de tourteaux de colza de 44 t mais augmentent les quantités de céréales de 1,5 t par rapport au système « Maïs ». C’est notamment cette économie de tourteaux qui peut permettre de réduire le coût alimentaire du système à l’herbe.

L’herbe pâturée et conservée dans les rations améliore significativement l’autonomie protéique

Quel que soit le système, les carcasses sont comparables et conformes aux attentes de la filière en termes de poids, âge et qualité des viandes avec une production étalée tout au long de l’année.  

Par rapport à un système maïs tout auge, l’introduction d’herbe conservée et pâturée dans le système réduit certes les performances zootechniques, mais améliore nettement l’autonomie protéique. La consommation de tourteaux de colza est ainsi réduite de 44 t pour un atelier de 165 bœufs, soit près de 280 kg par animal d’économisés. L’autonomie s’en trouve donc significativement augmentée passant de 42% pour le système tout auge à 69% pour le système à l’herbe.

Télécharger l'étude au format PDF

« L’augmentation de la part d’herbe dans les rations permet d’augmenter significativement l’autonomie protéique de l’élevage mais aussi de réduire le coût de finition des animaux. La finition au pâturage peut nécessiter une complémentation en céréales et/ou en fourrages selon l’année climatique. Pour augmenter encore l’autonomie protéique du système il est tout à fait envisageable de mettre de l’herbe conservée dans la ration de la bande tout auge en dégradant légèrement les vitesses de croissance mais sans détériorer les qualités de viandes »

GUY Frédéric

GUY Frédéric

Responsable de la ferme expérimentale du CIRBEEF

Contact techniques

Frédéric GUY - Responsable de la ferme expérimentale du CIRBEEF

frederic.guy@idele.fr

Marc-Antoine Brasseur - Chargé d'études - Service Productions de Viandes

clement.fossaert@idele.fr

POUR EN SAVOIR PLUS

www.cap-proteines-elevage.fr

Avec le soutien :