L'âge au 1er vêlage a-t-il des conséquences sur les performances de production
notre étude

L'âge au 1er vêlage a-t-il des conséquences sur les performances de production

Avec 68 % des vêlages, le vêlage précoce, entre 24 et 28 mois, est la stratégie la plus fréquente à la ferme des Trinottières. Cependant, 17 % des génisses ont mis bas tardivement (au-delà de 29 mois) et 15 % d’entre elles ont eu un vêlage très précoce (à moins de 24 mois)
Modifié le :
9
September
2022

A la ferme des trinottières, la majorité des vêlages sont groupés de septembre à décembre. pour des raisons expérimentales, les génisses sont conduites dans un objectif de 1er vêlage à 24 mois. Depuis 2007, les veaux nés tardivement au cours de la saison de vêlage sont élevés dans un objectif de vêlage très précoce, à 22 mois (au lieu de 33), afin de réduire la période d’élevage tout en conservant des vêlages d’automne.


Le suivi de 554 génisses a permis de définir des plans d’alimentation post-sevrage adaptés à chaque âge au 1er vêlage.

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Chiffres clés

  • 25,6 mois
  • Age moyen au 1er vêlage à la Ferme des Trinnotières
  • -10 %
  • de coût de production pour une génisse vêlant à 22 mois par rapport à une génisse vêlant tardivement à 33 mois

Méthodologie

À partir du sevrage, l’alimentation des génisses est adaptée en fonction de l’objectif d’âge au 1er vêlage (Fig. 1). Les génisses en vêlage précoce ont des croissances en cohérence avec les repères de croissance pour un vêlage à 24 mois. Les génisses en vêlage très précoce ont une croissance plus soutenue dès le sevrage afin d’être inséminées à un poids suffisant (394 kg en moyenne). À 6 mois, elles pèsent 10 kg de plus que les génisses en vêlage précoce. À 15 mois, l’écart est de 20 kg.

À l’inverse, les génisses en vêlage tardif ont une croissance inférieure afin d’éviter un engraissement excessif à l’insémination puis au vêlage.

Fig 1 - Courbe de croissance des génisses en fonction de leur classe d'âge au 1er vêlage (N=554)

Les résultats des Trino

En 1ère lactation, seulement 300 Kg de lait en moins en vêlage précoce...

En 1ère lactation, la production laitière 305 jours des animaux conduits en vêlage précoce ou très précoce est équivalente (Tab. 1). En revanche, elle est inférieure d’environ 300 kg à celle des primipares ayant vêlé à 33 mois. Corrigée du poids vif, la production laitière en 1ère lactation est supérieure pour les animaux en vêlage précoce ou très précoce (14 kg contre 13 kg de lait/kg de poids vif). Plus que l’âge au vêlage, c’est le poids à ce stade qui semble influencer le plus la production de lait des primipares.

... Mais une meilleure carrière avec + 1,9 Kg de lait/jour de vie

Les génisses conduites en vêlage précoce ou très précoce produisent plus de lait/jour de vie que celles vêlant à 33 mois, du fait de leur plus faible durée d’élevage (Tab.1).

Tab 1 - Performances des animaux en fonction de l'âge au 1er vêlage

Des animaux plus légers en vêlage précoce, mais qui rattrapent leur retard

Au 1er vêlage, les génisses vêlant tardivement sont plus lourdes (Tab. 1). Mais les génisses en vêlage
précoce ou très précoce rattrapent leur retard au 3ème vêlage, tout en produisant autant de lait.

Un coût d'élevage inférieur de 10 % en vêlage précoce

Le coût de production d’une génisse aux Trinottières est maîtrisé grâce à :

  • un plan lacté économe en lait et en travail (sevrage 8 semaines et 6 repas/semaine),
  • un pâturage en 1ère et 2ème année, avec utilisation de la croissance compensatrice.

L’écart de coût entre vêlages précoce et très précoce est réduit (Tab. 2) car les génisses en vêlage 22 mois consomment plus de concentrés et pâturent moins. Les génisses en vêlage tardif coûtent plus cher mais l’écart est limité grâce à une conduite qui maximise le pâturage (y compris en hiver) et minimise les concentrés.

Tab 2 - Coût de production d'une génisse selon l'âge au 1er vêlage

Les clés de la réussite

Pour réussir un vêlage précoce, 2 points sont essentiels :

  • La phase entre 0 et 6 mois

Malgré les plans de buvée économes, l’objectif du poids à 6 mois est atteint. Pour obtenir de bonnes croissances, du concentré est apporté à volonté durant la phase lactée avec de l’eau et du foin (ou de la paille). Après sevrage, cette complémentation est plafonnée à 3 kg/jour par génisse jusqu’à l’âge de 6 mois, avec apport de foin fibreux à volonté et d’eau. Le suivi quotidien, le logement et le respect des bonnes pratiques d’élevage sont essentiels pour limiter les problèmes sanitaires et assurer une croissance soutenue.

  • La première mise à l’herbe dès 6 mois

Les premières mises à l’herbe s’effectuent début mars. Après une transition de 2 semaines, les génisses ont de l’herbe à volonté, complémentée avec 1 kg de céréales, 50 g de minéral et du foin. Dès que l’herbe manque, du fourrage est apporté à volonté au pré. À l’automne, si les repousses sont suffisantes, les génisses retournent au
pâturage avec la même complémentation qu’au printemps. Elles rentrent en stabulation vers le 10 novembre pour démarrer une transition alimentaire avant les premières inséminations à partir du 25 novembre.

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Un vêlage précoce, à 24 mois, est possible, sans préjudice pour la carrière de l’animal. Il permet même de réduire les coûts d’élevage de 10 %.

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Quid des vêlages très précoces? Les génisses en vêlage très précoce ont la même conduite en phase lactée que les autres génisses. En revanche, après sevrage, elles reçoivent jusqu’à 3,5 kg de concentré par jour, avec du foin fibreux à volonté et de l’eau. La conduite est ensuite identique.

Contact techniques

David Plouzin

david.plouzin@maine-et-loire.chambagri.fr

Julien Jurquet

julien.jurquet@idele.fr

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