La production laitière sera socialement acceptable demain si elle respecte quatre piliers : l’économie, l’environnement, la valorisation du territoire et la non-compétition dans l’utilisation des ressources. L’efficience de conversion des aliments par les ruminants laitiers permet d’évaluer la compétition entre l’alimentation animale et l’alimentation humaine dans cette utilisation des ressources. Ainsi, la part consommable par l’être humain dans les aliments consommés par les animaux et dans les produits animaux (lait et viande) est prise en compte dans cette approche. A La Blanche Maison, l’efficience protéique brute est de 0,16 pour une efficience protéique nette de 5,71. Pour l’énergie, l’efficience brute est de 0,11 pour une efficience énergétique nette de 1,02.
Une méthodologie commune pour l’énergie et la protéine :
Un critère sensible au choix des aliments
A la ferme expérimentale de La Blanche Maison, les vaches normandes produisent environ 7000 l/VL/an, à 34,6 de taux protéique et 42,2 de taux butyreux et 340 kg de carcasse en moyenne.
Les protéines consommées par le troupeau sont essentiellement amenées par l'herbe, du tourteau de colza et des coproduits. 89% de ces protéines ne sont pas consommables par l’être humain.
La variation de l’efficience protéique en 2019 est liée à l’utilisation pendant la moitié de l’année du tourteau de soja, dont le prix d’intérêt était à cette période passé au-dessous de celui du tourteau de colza. Le tourteau de soja entre à 60 % en compétition avec l’être humain alors que le tourteau de colza n’y entre pas.
Les efficiences brutes pour l’énergie et la protéine sont très stables. En revanche, pour l’approche nette, les efficiences sont très sensibles au type d’aliment consommé. Ainsi l’efficience énergétique nette varie de 0,84 à 1,24 et l’efficience protéique nette varie de 2,81 à 6,80.
Le système laitier de La Blanche Maison est, en moyenne sur la période étudiée, à l’équilibre sur l’énergie et producteur net sur la protéine.
Toutefois, les résultats montrent de la variabilité en fonction de trois critères majeurs :
L’approche nette permet de mieux prendre en compte la compétition « feed-food ».
Les systèmes laitiers sont consommateurs nets d’énergie et producteurs nets de protéines pour l’homme, avec de meilleurs résultats en systèmes herbagers.
A l’échelle nationale, l’efficience protéique nette est de 1,88 pour les vaches.
Il existe toutefois une variabilité importante intra-système, notamment sur l’approche nette. Cela permet de déterminer des voies d’amélioration via le choix des aliments (fourrages et concentrés) ou la capacité du système à produire plus en consommant autant ou moins.
« 76% des élevages bovins sont producteurs nets de protéines en moyenne en France »
Lucie Morin
Responsable de la ferme expérimentale de La Blanche Maison
Benoît Rouillé
responsable de projets à l’IDELE
Flore Lepeltier
Gestionnaire de projets R&D à la ferme expérimentale de La Blanche Maison
➧ POUR EN SAVOIR PLUS
Des systèmes laitiers caprins,ovins et bovins producteurs nets de protéines et consommateurs d’énergie
http://www.journees3r.fr/spip.php?article4898
Page internet du projet ERADAL: https://idele.fr/eradal/
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