Le nombre de parcelles à desservir est fonction du type de pâturage prévu. Plus le système est dynamique, plus le nombre de parcelles ou paddocks sera important et plus le besoin de chemins d’accès sera conséquent.
Le rythme de pâturage va dépendre de la stratégie choisie. Pour une exploitation optimale de l’herbe, on considère qu’il ne faut pas dépasser 3 jours de pâturage successif sur chaque parcelle, car la repousse suivante sera entamée(réf. André Voisin). Les délais de retour sur chaque parcelle sont de 18 à 21 jours au printemps et jusqu’à 36 j en été, suivant la vitesse de pousse. La durée de pâturage par parcelle conditionne donc le nombre de parcelles et le nombre de chemins à créer.
La largeur du chemin d’accès varie en fonction du type d’usage. En sortie de bâtiment et début de parcours, les chemins doivent assez larges (4 à 5m) pour assurer une bonne fluidité de circulation. En position terminale, le chemin peut se réduire jusqu’à un mètre de large notamment s’il est bétonné.
Pour valoriser au maximum l’herbe pâturée, chaque paddock de pâturage doit être pourvu d’un point d’abreuvement facilement accessible, avec une eau de qualité. Une vache boit jusqu’à 100 L d’eau/jour. L’astuce est de placer judicieusement les points d’eau pour les partager entre plusieurs parcelles. Autre astuce : prévoir une possibilité de fermeture du réseau par tronçons pour pouvoir effectuer rapidement des réparations et fermer l’eau notamment pendant l’hiver.
Le suivi sur la ferme expérimentale a porté sur plusieurs solutions : caillebotis, calcaire, galette minérale et sable. Ils ont été mis en place sur différents emplacements. Une grille de suivi a permis d’évaluer plusieurs critères : la tenue des chemins à l’action du troupeau, des engins et des intempéries, le drainage et le comportement du troupeau.
Les possibilités sont nombreuses, l’objectif étant que les chemins soient stables, non blessants. Sur le plan économique, on privilégiera les matériaux correspondants à des approvisionnements proches. Le coût du transport peut varier du simple au triple. Donc, privilégier les carrières de proximité. D’autres techniques existent, entre autres, la stabilisation des sols avec un mélange argile/chaux.
Le caillebotis :
Cette solution est un peu particulière. En effet, elle correspond au réemploi de caillebotis, notamment lors de la désaffection de bâtiment de type porcin par exemple. On peut noter que les animaux, après une petite appréhension étaient relativement à l’aise. Pour ce type de solution, le bon calage des dalles est nécessaire. La mise en place de sable dans les espaces libres permet de limiter le caractère abrasif.
Le calcaire :
C’est une solution très satisfaisante qui s’installe sur une hauteur de 20 cm. Les chemins sont très stables. Il faut tout de même être vigilant à la présence de silex plus ou moins importante en fonction de la carrière d’extraction du calcaire.
La galette minérale
Ce produit est un matériau issu du lavage des granulats.
Techniquement, il ne faut pas dépasser une épaisseur de 7 cm, sur une base en 0-120 de 20 cm. Au-delà, le matériau peut se déformer avec le passage répété des animaux. Cette solution semble peu durable dans le temps après 2 années d’observation0
Le sable :
Dans ce cas, le sable correspond à la couche de finition de 3 cm installée sur une base en 0-120 de 20 cm. Pour une bonne tenue dans le temps, il est primordial de bien cylindrer le chemin.
Le béton :
Cette solution est relativement onéreuse mais elle peut être amortie sur une longue durée (15 à 20 ans). Elle est à réserver aux sorties de bâtiments.
Plusieurs points d’attention dans la mise en œuvre permettent d’augmenter la durabilité des chemins :
Le suivi régulier des chemins participe également à la durabilité. Chaque année, il est donc nécessaire de faire le tour des chemins et de procéder à la réhabilitation ponctuelle si nécessaire. L’intervention peut être rapide : reprise, grattage, empierrement avec mise en place d’un géotextile. Préférer ces interventions en début d’hiver pour avoir une bonne stabilisation des granulats.
88 vaches laitières
25 ha de pâtures
Pâturage du 15 mars au 15 novembre 1400 mètres linéaires de chemins
1400 mètres linéaires de chemins
Aménagements de chemin estimés à 25 000€
Clôtures et de points d’eau estimés à 10600 €
0,28 ha par vache laitière
56 ml de chemin par ha.
285 € par vache laitière
143 € / Ha / an (amorti sur 7 ans)
Le cas de la ferme expérimentale de Normandie « La Blanche Maison »
Lucie Morin
Responsable de la ferme expérimentale de La Blanche Maison
Sylvain Kientz
Responsable Service Bâtiment–ICPE – Chambre d’Agriculture de Normandie
sylvain.kientz@normandie.chambagri.fr
AVEC LA COLLABORATION :
AVEC LE SOUTIEN :