• Acquérir des références sur les valeurs alimentaires et les rendements de dérobées d’été.
• Valider l’intérêt zootechnique de l’utilisation de dérobées d’été dans la ration hivernale pour de jeunes génisses d’élevages charolaises.
Accroitre l’autonomie fourragère et protéique pour diminuer les coûts de complémentation en correcteur azoté durant des phases d’alimentation hivernale de génisses d’élevage d’un an en valorisant des dérobées d’été derrière des céréales.
Deux lots de 12 et 13 génisses issues du troupeau charolais de la ferme deJalogny ont été constitués. Ces génisses sont nées en hiver (février-mars) et ont été sevrées à l’automne (octobre-novembre) à l’âge de 8-9 mois.
Après une phase de transition alimentaire, deux conduites alimentaires sont comparées :
Durant la période expérimentale,des contrôles quotidiens d’ingestion à l’échelle des lots ainsi qu’un suivi de croissance des génisses tous les 28 jours sont réalisés. Des notes de propreté ont également été attribuées aux animaux.
Les résultats présentés dans cette publication correspondent à l’année d’essai 2021-2022. Deux années essais ont été également réalisés de 2019 à 2021
Des croissances conformes aux objectifs visés.
Le lot Témoin réalise un Gain Moyen Quotidien (GMQ) de 877 g/j face à un GMQ de696 g/j pour le lot Expérimental. Globalement, sur la période expérimentale,les croissances sont donc supérieures ou égales à l’objectif de 700 g/ j.
Des niveaux de consommations équivalents entre lots.
Le tableau 1 résume les niveaux de consommations entre les deux lots durant la période expérimentale. Une bonne consommation de la dérobée d’été a été observée, les conditions estivales de 2021 ayant permis la production d’un fourrage de qualité et d’une très bonne appétence.
Pour combler le déficit énergétique de la ration expérimentale, il a été nécessaire de rééquilibrer la ration en distribuant une plus grande quantité d’orge que le lot témoin. Notons également, que la ration expérimentale a été ajustée durant la période expérimentale en distribuant 500 g de tourteau de colza par génisse. En effet, les croissances se situaient en dessous de l’objectif des 700 g/jour en début d’essai, l’apport protéique du fourrage avait été surestimé. A l’issue, la distribution de correcteurs aurait pu être plus limitée pour le lot T, les croissances dépassant largement les objectifs initiaux in ne.
Composition de la dérobées d’été : 15 kg/ha Pois Arkta-20 kg/ha Sorgho fourrager Piper-10 kg/ha Vesce Communes de printemps -4 kg/ha Trèfle Alexandrie.
L’utilisation de dérobées d’été pour l’élevage de génisses est faisable techniquement. Elle permet d’augmenter les stocks de fourrages et donc la sécurité du système fourrager. Sur la totalité de l’essai, l’alimentation du lot expérimental a permis d’économiser environ 8 TMS de fourrages soit 2/3 du besoin hivernal pour une douzaine de laitonnes. Mais ce résultat de l’année 2021 n’est pas représentatif, les objectifs initiaux de GMQ ont été atteints seulement 1 année d’essai sur 3.
Dans une démarche d’autonomie protéique, les conclusions sont également contrastées. Le nouvel essai 2022-2023 montre bien que la proportion de légumineuses présentes dans le mélange est fortement liée aux conditions climatiques. Ainsi les teneurs en protéines de ce type de mélange est très variable. Le besoin en complémentation protéique reste nécessaire (plus important qu’avec un enrubannage de prairie traditionnel pour 2 essais sur 3). L’intérêt des légumineuses dans ce type de mélange est donc à questionner.
« Sur la saison 2021-2022, nous sommes satisfaits de l’utilisation des dérobées d’été. La pluviométrie de l’été 2021 a permis de récolter un mélange riche en légumineuses. Le fourrage était très appétant et sucré, les génisses se sont bien développées. Nous avons également remarqué que le salissement des animaux du lot E était moins important par rapport au lot T. Il faut rester toutefois prudent et ne pas baser son système fourrager sur cette récolte. La variabilité entre les différentes années est trop importante. On obtient un fourrage riche en protéines uniquement les étés pluvieux. »
Adrien Demarbaix - Responsable de la ferme expérimentale de Jalogny
adrien.demarbaix@sl.chambagri.fr
Chambre d'agriculture Saône et Loire
Jérémy Douhay
Institut de l’élevage
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